Appel à communications
« Les littératures en langues africaines sur le Net : Circulation, transmission et création »
3ème journée d’études de l’équipe 3 « Langue et Pragmatique »
Organisée par Ursula Baumgardt et Mélanie Bourlet
(INALCO/LLACAN-CNRS)
L’interrogation portera sur le rapport entre espaces virtuels et littératures en langues africaines. Il s’agira au cours de cette journée de mettre à l’essai l’hypothèse suivante : la spécificité de la communication sur le Net a une incidence sur les modes de création, de transmission et de circulation des littératures en langues africaines (orales et écrites)
Espace « rhizomatique » (Deleuze et Guattari) par définition, Internet offre des possibilités de communication littéraire spécifiques. Parmi elles, la capacité à condenser et agencer sur un même site, voire une même page, des écrits de différentes natures (ex : des poèmes surgissant dans des forums de discussion) ; la vitesse, la spontanéité et la simultanéité des échanges verbaux ; la condensation des espaces-temps (superposition du local, du national et de l’international) et des médiums de communication (image, son, écriture) ; la visibilité au monde ; la circulation du regard à l’intérieur des sites ; les ramifications théoriquement infinies des sites (un écrit en amène un autre, peut être poursuivi le lendemain ou interrompu brusquement, repris, etc) ; des modes de composition particuliers où le texte peut être immédiatement soumis à lecture, où l’auteur est aussi lecteur et le lecteur, parfois auteur.
Le cas des littératures en langues africaines est de ce point de vue tout à fait intéressant à explorer. Extrêmement localisées, souvent peu connues d’un large public, les littératures en langues africaines, qu’elles soient orales ou écrites, ont des modes d’existence particuliers. La performance, par exemple, qui réunit dans un même cadre spatio-temporel énonciateur et destinataire est un élément essentiel dans l’approche d’un genre littéraire oral. Quant aux littératures écrites en langues africaines, elles sont difficilement accessibles, encore moins connues, le livre y est souvent un objet rare (tirages limités) et elles entretiennent avec l’oralité et l’écriture, des rapports complexes. Dans ces conditions, il est légitime de se poser la question des modalités d’existence des littératures en langues africaines sur la Toile, de ce que cette vie sur le web nous apprend de ces littératures, de leurs usages mais aussi des possibilités nouvelles qui s’offrent elles. Internet n’est-il pas un moyen de transmission (faire connaître une littérature dans une langue), une possibilité de « délocaliser » des écrits, de les rendre visibles, accessibles à un public national et international, mais aussi une stratégie de contournement des difficultés éditoriales (beaucoup d’auteurs non publiés, Internet est aussi un moyen de se faire connaître) ?
L’objectif de cette journée sera donc à la fois d’explorer quelques-unes des modalités d’existence de l’expression littéraire en langues africaines sur la Toile, à partir d’études de cas, tout en replaçant ces dernières dans une réflexion plus générale portant sur l’espace et la communication littéraires.
Vous pouvez envoyer vos propositions d’interventions (de 300 à 500 mots maximum) accompagnées de vos coordonnées et de votre affiliation institutionnelle à Ursula Baumgardt (ursula.baumgardt@wanadoo.fr) et Mélanie Bourlet (melanieb6@yahoo.com) au plus tard le 1er février 2012.
N.B : Aucune publication spécifique n’est prévue de cette journée, mais certaines de ces interventions pourront figurer dans la publication des communications portant sur les pratiques d’écritures en langues africaines sur Internet (équipe 3.2 du LLACAN sur l’Ecrit) prévue à la fin du quadriennal, en 2013.